2014 voit la montée en puissance du projet interdisciplinaire et international consacré à l’armée navale de l’amiral de Grasse. Le colloque du GIS d’histoire maritime, à Nantes, en juin dernier, a offert une première occasion de présenter ce travail qui associe des chercheurs confirmés, pas tous en sciences humaines, des étudiants, de futurs officiers de marine, français et américains, autrement dit Paris Sorbonne, l’Ecole navale, les Archives nationales, dans le cadre du PRES « Sorbonne Universités », avec l’appréciable renfort de l’US Naval Academy. Souvent, j’avais eu l’occasion de remarquer que les navires des historiens ne quittaient pas le port. Heureusement, l’histoire maritime change, avec, depuis quelques années, une prise en compte plus précise des données propres à la navigation. Dans la perspective qui est la nôtre, elles sont combinées avec l’exercice du commandement et l’évolution du potentiel opérationnel. Du départ de Brest de De Grasse et Suffren, le 22 mars 1781, au retour des navires commandés désormais par Vaudreuil après la paix de 1783, il est possible, notamment grâce aux journaux de navigation, de suivre attentivement la plus grosse projection de forces jamais réalisée sous l’Ancien Régime et de pouvoir dresser un bilan de santé périodique de cette armée navale, victorieuse à la Chesapeake, vaincue aux Saintes mais jamais anéantie et toujours sur zone.
Bon vent, bonne mer !
Olivier Chaline