Journée d’études CEMMC-MSHA,
MSHA, Bordeaux
vendredi 16 novembre 2012
La notion d’insularité interpelle globalement l’identité et les territoires des villes portuaires selon des modalités spécifiques. Elle constitue en soi un questionnement et une configuration transversaux. En effet à l’échelle de la Méditerranée, l’insularité, comme concept et objet d’étude, amène à s’interroger à la fois sur l’insertion insulaire dans un réseau de villes portuaires, sur la pertinence de la notion d’avant-pays, sur l’articulation des échelles entre le territoire insulaire, celui de l’archipel et les façades littorales. Le rapport entre identité insulaire, marquée par une combinaison de goulets d’étranglement (isolement) et d’avantages comparatifs, et territorialités portuaires questionne ainsi les fonctions portuaires (complémentarité et concurrence) que les brassages socio-culturels, les représentations de l’insularité alternant entre l’isolat (conservation/conservatoire) et l’hybridation mais aussi les logiques spatiales et les trajectoires de l’innovation.
L’étude transversale de l’insularité en Méditerranée représente un chantier de recherches prometteur dans une approche résolument interdisciplinaire. Cette Journée d’études, considérée comme un jalon spécifique dans ce chantier global examinera la contribution des villes portuaires à la construction des identités insulaires en Méditerranée. Dans ce dialogue la contribution des villes portuaires est considérée comme multiscalaire : à l’échelle locale en identifiant le plus souvent la ville capitale et en concentrant en quelque sorte la quintessence de l’insularité ; à l’échelle régionale en donnant son identité aux archipels en structurant l’essentiel de leurs activités économiques et sociales ; à l’échelle international méditerranéenne en fournissant le maillage des réseaux d’interrelations insulaires.
Ainsi l’objectif de cette Journée sera d’interroger les logiques d’interconnexion insulaire et d’identification des territoires insulaires portées par les villes portuaires. Parmi les objets d’étude figurent : les formes de trafic illicite, de fraude et de contrebande ; les formes de prévention et d’organisation de la sécurité (innovations technologiques liées aux phares, alimentation en énergie, organisation des sauvetages en mer et à l’inverse perpétuation des pratiques des naufrageurs) ; les marqueurs sociaux (les formes de solidarité et de revendication de l’identité insulaire) ; la transformation de la vocation portuaire traditionnelle en vocation touristique et muséale (conservatoire) avec en même temps la recherche de la préservation de l’isolement, voire de l’isolat, avec ses contraintes très strictes, conduisant à l’affirmation plus précoce qu’ailleurs des enjeux liés à l’environnement et au développement durable.
9h. Michel FIGEAC (Directeur du CEMMC) : ouverture de la journée d’études
9h.15 Introduction scientifique par Ch. BOUNEAU (Directeur de la MSHA) et B. MARNOT (Université de La Rochelle)
9h.45 G. POUMARÈDE (Université de Bordeaux 3), Insularité, Identité, Latinité : les Cyclades au prisme de l’oeuvre du Père Robert Saulger
10h.15 M. VERGÉ FRANCESCHI (Université F. Rabelais, Tours), Les Corses en Méditerranée
10h.45 Pause
11h. Anne BROGINI (Université de Nice Sofia Antipolis), Identité insulaire et port-capitale : La Valette de Malte à partir du XVIIe siècle.
11h.30 Luciano SEGRETO (Université de Florence), Malte du bastion stratégique au hub touristique commercial de la Méditerranée XIXe-XXe siècle.
12h. Discussion
12h.30 Repas à La Passerelle
14h.30 Gilbert BUTI (Université d’Aix-en-Provence), Poussière d’îles et grands ports de Provence (XVIe-XXe siècles)
15h. Margarita DRITSA (Hellenic Open University, Athens), Les trajectoires du développement touristique et leurs répercussions sur l’identité des îles grecques.
15h.30 Carles MANERA (Université des îles Baléares), La trajectoire économique insulaire des Baléares XXe-XXIe siècle.
Contact : bruno.marnot@u-bordeaux3.fr